Jumelles Nikon PROSTAFF 5 12×50 : Test et Avis

Nikon propose avec sa série Prostaff 5 une gamme de jumelles à grand objectif, de 42 à 50 millimètres. Avec leur poids et leur envergure ainsi plus élevés que la moyenne, ces jumelles sont plutôt destinées aux activités qui nécessitent peu de déplacements (ornithologie, observation stationnaire…).

La particularité des Prostaff 5 12×50 est leur grossissement de 12 qui convient très bien à une activité spécifique : l’astronomie. Le diamètre d’objectif de 50 mm permet de capter beaucoup de lumière, point crucial pour l’observation des étoiles.

Affichées à un prix inférieur à 200€, les Prostaff 5 sont décrites par Nikon comme une paire d’excellente qualité optique. C’est ce que nous allons vérifier dans notre test !

Jumelles Nikon Prostaff 12×50 : Les Caractéristiques

• Grossissement : 12
• Diamètre d’objectif (mm) : 50
• Champ linéaire perçu à 1000 mètres (m) : 82
• Pupille de sortie (mm) : 4,2
• Dégagement oculaire (mm) : 15,5
• Indice de luminosité : 17,6
• Distance minimale de mise au point (m) : 5
• Dimensions (mm) : 183x140x65
• Poids (g) : 790
• Distance Interpupillaire (mm) : 56 – 72
• Étanchéité à l’eau : 1 mètre pendant 10 minutes au maximum

Nikon Prostaff 5 : Construction robuste et Qualité d’Image décente

Une image à la netteté variable

La définition d’image est bonne sur les Nikon Prostaff 5 12×50. La mise au point se fait sur la quasi-totalité du champ de vision. Une légère perte de netteté apparait sur seulement 15% du contour de l’image, ce qui est un bon score. Les lentilles présentent relativement peu d’astigmatisme. Ce défaut fait que la mise au point par rapport à l’horizontale provoque un flou vertical, et inversement. L’astigmatisme peut se manifester particulièrement lorsque l’on observe les étoiles et les planètes : au lieu d’apparaitre sous forme de points, ces dernières ressemblent à des traits.

Autre point positif, les aberrations comatiques sont bien maitrisées. Elles ne se détectent que sur 25% du contour du champ de vision. Elles se concentrent surtout sur les bords, là où l’œil les remarque beaucoup moins. Pour rappel, l’aberration comatique crée une courbure localisée de l’image : un point prend alors une forme de virgule.

La grande longueur des Prostaff 5 12×50 pouvait laisser penser que les lentilles étaient montées en doublets afin de réduire les aberrations chromatiques. Hélas, les défauts de couleurs sont élevés, bien que le champ de vision soit plus faible dû au fort grossissement. Une grande partie des aberrations chromatiques apparaissent au centre de l’image. On les repère facilement en regardant un objet en contre-jour. Les bords du champ visuel n’y échappent pas non plus, avec une altération des couleurs plus prononcée que la moyenne.

En observant le contour, on détecte également de la distorsion. Elle apparait sur environ un tiers de l’image. Cela signifie que dans cette zone, les lignes subissent une légère courbure au lieu de rester droites. Même s’il est normal d’avoir de la distorsion sur des jumelles à moins de 200€, elle est plus élevée sur les Prostaff 5 12×50 que sur d’autres paires d’entrée de gamme, comme les Delta-Optical Forest II 12×50 par exemple.

Une luminosité passable mais bien homogène

Les lentilles sont traitées avec un revêtement multicouche qui minimise la perte de lumière entre chaque verre. Le type exact n’est pas précisé, cependant il semble que seules les lentilles extérieures ont leurs deux surfaces traitées. Les autres ne possèdent probablement qu’un traitement simple couche, voire aucun. Les prismes ont un revêtement haute-réflectivité à base d’aluminium, standard pour des jumelles de ce prix.

Le résultat est assez mitigé. La transmittance maximale des Prostaff 5 12×50, c’est-à-dire le pourcentage de lumière qui arrive jusqu’aux yeux, dépasse tout juste les 70%. C’est un score assez bas, même pour des jumelles d’entrée de gamme, où on dépasse couramment les 80%. C’est d’autant plus étonnant puisque le diamètre d’objectif de 50 millimètres laisse entrer beaucoup de lumière à lui seul.

Le point positif est que le rendu des couleurs est très homogène. Toutes les couleurs du spectre visible sont réfléchies avec une intensité similaire. Il n’y a pas de tons dominants et on ne perçoit pas de nuances fades. La luminosité diminue peu en s’éloignant du centre de l’image, et le vignettage n’est pas trop prononcé.

Le réglage de la mise au point est excellent

Les Prostaff 5 12×50, comme toutes les jumelles de Nikon, ont un système de focus d’excellente qualité. La molette de mise au point est large en plus d’être facilement accessible. Elle tourne sans effort et de façon souple, mais garde la bonne rigidité pour s’arrêter avec précision sur le réglage optimal. On ne ressent ni frottement, ni jeu internes au mécanisme. La plage de réglage s’effectue sur un tour et quart, ce qui assure un certain confort d’observation.

La correction dioptrique se fait avec une molette placée sous l’œilleton droit. Elle permet de corriger un éventuel défaut de vision entre les yeux. Sans être trop rigide, elle a une inertie bien ajustée. Cela permet de la maintenir en position voulue, sans pour autant la rendre trop difficile à tourner.

Les œilletons sont réglables sur 4 niveaux pour pouvoir s’adapter au dégagement oculaire le plus confortable pour l’utilisateur. Ils restent bien en place une fois placés sur un des crans et ils offrent une bonne marge d’ajustement.

L’ergonomie des Prostaff 5 12×50 les rend confortables à utiliser

Côté ergonomie, les Prostaff 5 12×50 s’en sortent très bien. Le revêtement en caoutchouc des jumelles adhère bien dans les mains. Les tubes ont une forme creuse sur l’extérieur, ce qui permet de placer correctement ses doigts, en plus d’ajouter une touche d’esthétisme.

Les œilletons, eux aussi en caoutchouc, se plaquent uniformément sur la peau. Ils sont tout de même assez larges, ce qui peut être gênant pour les enfants dont le visage est plus petit.

En plus de leur grande taille, Le poids de ces jumelles ne conviendra pas à tout le monde. Les Prostaff 5 12×50 pèsent 790 grammes, ce qui est relativement léger pour des jumelles de ce calibre. Elles restent néanmoins plus lourdes que des jumelles 10×32 ou 8×42 par exemple. La fatigue risque de se ressentir plus vite sur des longues sorties. Une solution sera alors de les installer sur un support. Bonne nouvelle, les Prostaff 5 sont compatibles avec le montage d’un adaptateur pour trépied, très utile pour l’astronomie en particulier.

Vous disposerez des accessoires de base lors du déballage des jumelles : une lanière matelassée en néoprène, un étui de rangement, des protections de lentilles ainsi qu’un chiffon de nettoyage. La lanière ne sera pas forcément d’une grande utilité dans la mesure où on ne se déplacera pas beaucoup avec cette paire autour du cou. Son aspect matelassé limitera les frottements sur le cou, ce qui est un gros plus pour le confort.

Le dégagement oculaire de 15,5 mm et la pupille de sortie de 4,2 mm vous permettront de profiter d’une image facile à centrer sur les yeux, même si vous portez des lunettes.

La qualité de fabrication est bonne malgré des accessoires très basiques

Les Prostaff 5 10×42 donnent une impression de solidité. D’après Nikon, le boitier des jumelles est fait à partir de polycarbonate renforcé de fibre de verre. Même si le terme parait impressionnant, c’est un matériau assez standard pour le matériel d’extérieur. Le gainage supplémentaire en caoutchouc offre une meilleure protection contre les chocs, qui peuvent être accentués par le poids des jumelles. Il n’y a aucun défaut de collimation et les finitions sont propres.

Nikon assure que les Prostaff 5 sont étanches au moins jusqu’à 1 mètre de profondeur pendant une durée maximale de 10 minutes. L’intérieur des tubes a été purgé puis rempli à l’azote, ce qui évite la formation de buée sur les prismes et les verres.

Les accessoires n’ont rien de particulier, si ce n’est que les protections d’oculaires et d’objectifs tiennent difficilement en place. On les remplacera assez vite, où alors on fera très attention à ne pas les décrocher en rangeant les jumelles dans leur étui.

Prostaff 5 12×50 : Champ visuel OK

Le champ visuel est de 82 mètres de large à 1000 mètres de distance. Sans oublier qu’un grossissement fort diminue le champ visuel, c’est un bon score. C’est la même valeur que les Celestron Granite ED 12×50, commercialisées à plus de 500€. Même si le panorama sera assez restreint, vous pourrez garder un œil sur les objets en périphérie.

La distance minimum de mise au point est un peu élevée

La distance minimum de mise au point est de 5 mètres. Pour des jumelles 12×50, cette distance aurait pu être un peu plus basse. Cette paire ne sera pas adaptée à de la macro-observation (regarder des objets à très faible distance). Ce n’est de toute façon pas le but recherché avec un grossissement de 12.

Quelle utilisation pour les Nikon Prostaff 5 12×50 ?

Ces jumelles sont idéales pour débuter si vous souhaitez avoir un fort grossissement. C’est par exemple un bon choix pour observer les oiseaux qui nichent, les animaux immobiles ou encore les étoiles et les planètes. Gardez en tête que le grossissement de 12 complique le suivi des objets en mouvement, sauf si vous êtes très loin de votre cible. De même, les Prostaff 5 12×50 ne conviendront pas à une utilisation en mer où les vagues vous empêcheront de garder une image stable.

Avec un diamètre d’objectif de 50 millimètres, les Prostaff 5 ont une taille importante qui ne les rend pas adaptées au transport dans un sac à dos de randonnée. On préconisera davantage ce modèle pour des activités qui ne nécessitent pas beaucoup de déplacements (avec l’aide d’un trépied si besoin).

Nikon Prostaff 5 12×50 : Conclusion et Avis

Les Prostaff 5 12×50 sont une bonne paire de jumelles d’entrée de gamme sur laquelle Nikon a dû trouver un compromis entre la qualité et le prix. À l’extérieur, les Prostaff 5 sont réussies. Le revêtement est agréable au toucher, le réglage est fluide et la prise en main rend les jumelles ergonomiques à utiliser. Et même si elles sont très longues, elles sont légères, ce qui est un gros avantage. Comme d’habitude, les protections pour les lentilles sont toujours autant délaissées par Nikon, mais ce n’est pas un point critique.

À l’intérieur le bilan est néanmoins plus nuancé. La netteté globale est bonne, au centre comme sur les bords. Avec peu d’aberration comatique, une luminosité homogène et des couleurs bien équilibrées, les Prostaff 5 ont de bonnes performances pour l’astronomie. Cependant, les défauts de couleurs sont élevés et ils se concentrent au milieu de l’image sous forme d’aberrations chromatiques. La transmission de lumière reste moyenne, le traitement multicouche des lentilles n’est pas aussi qualitatif que sur d’autres modèles à prix similaire. La distorsion apparait assez vite en s’éloignant du centre de l’image, ce qui rend une partie du champ de vision moins agréable à regarder.

Pour autant, il ne faut pas oublier que les Prostaff 5 12×50 sont vendues à un prix très abordable. En plus de pouvoir les fixer sur un trépied, elles seront idéales pour s’initier à la découverte des étoiles ou pour observer la nature de très loin. Si nous vous recommandons ce modèle, nous vous conseillons tout de même de découvrir notre test des Monarch 5 20×56, également fabriquées par Nikon. Avec leur grossissement encore plus élevé, vous verrez en détail ce qui est invisible à l’œil nu !

Choisir-Jumelles.fr vous conseille sur le choix de vos jumelles à travers des comparatifs, des revues de produits et des guides.