Jumelles Nikon MONARCH 5 20×56 : Test et Avis

Les Nikon Monarch 5 20×56 font partie des rares jumelles à fort grossissement alliant performances et prix raisonnable. Si beaucoup pensent que les paires x10 ou x12 sont suffisantes pour l’astronomie, une puissance de 20 est beaucoup plus avantageuse pour observer les corps célestes, notamment ceux qui sont invisibles à l’œil nu.

Sur le papier, cette paire intègre toutes les caractéristiques de la gamme Monarch 5, comme les verres ED, un traitement multicouche complet des lentilles, une ergonomie sans faille et une haute définition d’image. Mais est-ce que le résultat est aussi bon en pratique ? Voici notre avis sur les Nikon Monarch 5 20×56 !

Nikon Monarch 5 20×56 : Caractéristiques

• Grossissement : 20
• Diamètre d’objectif (mm) : 56
• Champ linéaire perçu à 1000 mètres (m) : 58
• Pupille de sortie (mm) : 2,8
• Dégagement oculaire (mm) : 16,4
• Indice de luminosité : 7,8
• Distance minimale de mise au point (m) : 5
• Dimensions (mm) : 199x146x67
• Poids (g) : 1235
• Distance Interpupillaire (mm) : 60 – 72
• Étanchéité à l’eau : 1 mètre pendant 10 minutes au maximum

Nikon Monarch 5 20×56 : Des jumelles imposantes et performantes

Bonne qualité d’image avec une meilleure netteté la nuit

La définition de l’image est globalement très bonne sur les Monarch 5 20×56. Elles obtiennent un score de 7,5 sur 10 en netteté.

Nikon a intégré des composants optiques de très bonne qualité sur cette paire, dont ses fameux verres ED à dispersion ultra-faible. Ces derniers sont utilisés pour les lentilles. Leur but est de corriger une partie des aberrations chromatiques. Les verres ED ont toute leur utilité ici, puisque le fort grossissement et le grand diamètre d’objectif des Monarch 5 20×56 accentuent nativement les aberrations chromatiques. Le résultat est facilement visible : les défauts de couleurs sur les contours d’objets sont minimes. Seul bémol, ils ne disparaissent pas non plus totalement : on les aperçoit davantage quand le contraste varie beaucoup, surtout en journée. Les franges de violet sont alors les plus visibles.

Un excellent point pour ces jumelles est la planéité du champ visuel. Même si une petite courbure de champ apparait sur environ 20% du contour, elle reste pratiquement imperceptible de jour. On détecte aussi une légère perte de netteté en complément de la distorsion, mais rien de gênant.

Une faible perte de netteté est visible sur l’extrémité du rayon de l’image, à hauteur de 20% environ. C’est un résultat qui traduit une assez bonne planéité du champ visuel. En revanche, on repère simultanément une légère distorsion, qui sans être critique, crée une légère courbure de l’image sur le contour du champ de vision.

Les lentilles ne renvoient quasiment aucune aberration comatique et les défauts d’astigmatisme sont négligeables. C’est un bon point pour l’astronomie : les étoiles et autres astres apparaitront correctement sous forme de point et de rond. Pour l’observation du ciel, les Nikon Monarch 5 20×56 ont d’excellentes performances.

Les Monarch 5 20×56 ont une bonne luminosité

Les lentilles ont reçu un traitement multicouche qui permet de limiter la perte de lumière lorsque celle-ci traverse les différentes surfaces de chaque verre. Les lentilles adoptent un aspect verdâtre, habituellement signe de bonne qualité. Les reflets sont très faibles à l’intérieur des tubes, ce qui laisse suggérer que tous les verres bénéficient d’un revêtement limitant les pertes lumineuses. Souvent, sur les jumelles de moins bonne qualité, seules les lentilles extérieures sont traitées. Avec les Monarch 5 20×56, Nikon n’a pas fait de compromis sur la qualité des composants optiques, c’est une excellente chose.

Les prismes sont de type Schmidt-Pechan, le plus courant pour des jumelles en toit. Ils utilisent un revêtement diélectrique haute-réflectivité qui permet de transmettre un maximum de lumière. C’est le traitement le plus performant par rapport à ceux qui utilisent de l’aluminium ou de l’argent. La transmission de lumière des Monarch 5 20×56 se fait jusqu’à 86%, ce qui est un résultat élevé.

La luminosité est homogène sur toute la pupille de sortie, ce qui permet de profiter de la totalité du champ visuel. Le diamètre d’objectif de 56 millimètres compensera le faible éclairage ambiant lorsqu’il fait nuit. Les étoiles et la lune offrent un contraste très marqué avec le ciel, on distingue facilement les objets célestes lointains. En journée, le contraste n’est pas aussi bon que sur des jumelles premiums comme les Zeiss Conquest HD 15×56 par exemple, mais l’image reste bien éclairée.

Le score de luminosité est de 7,5 sur 10 pour les Nikon Monarch 20×56.

Le grossissement de 20 complique parfois la mise au point

La molette de mise au point tourne très facilement et sans effort malgré sa grande taille apparente. Son aspect rugueux la rend accessible, notamment en portant des gants, ce qui est pratique en hiver. Elle présente cependant un léger jeu lors de la rotation : en revenant à la position précédente, le focus sera légèrement différent. Au moins, on s’y habitue assez rapidement.

La plage de réglage est très courte : la molette ne fait même pas un tour complet entre la mise au point minimale et l’infini. En journée, il est compliqué de trouver la bonne position. Il faut être très précis et on se retrouve régulièrement à faire des allers-retours avec le doigt pour trouver le focus optimal. C’est d’autant plus dommage que le grossissement élevé de 20x complique déjà la mise au point. Celle-ci ne pose toutefois aucun problème lorsqu’on observe le ciel.

La correction dioptrique s’ajuste avec une molette conventionnelle placée sous l’œilleton droit. On aurait souhaité pouvoir la verrouiller dans la position voulue, ou à minima avoir un système à clic pour l’ajuster plus facilement.

Les œilletons sont extensibles sur 3 niveaux à l’aide de crans. Le dégagement oculaire peut se régler jusqu’à la valeur maximale de 16,4 mm, ce qui conviendra sans soucis aux porteurs de lunettes. L’écartement interpupillaire varie de 60 à 72 mm, ce qui peut se révéler trop grand pour certains enfants. En plus de cela, les œilletons ont un diamètre assez gros qui ne conviendra pas toujours à toutes les morphologies.

Les Monarch 5 20×56 sont ergonomiques malgré leur grande envergure

Le modèle 20×56 est le plus imposant de la série des Monarch 5. Avec un poids dépassant le kilogramme et une longueur d’environ 200 millimètres, ce n’est pas la paire la plus facile à manipuler. Heureusement, Nikon a intégré une fixation pour monter ces jumelles sur un trépied. Vous n’avez même pas besoin d’acheter l’adaptateur TRA-3 correspondant, celui-ci est déjà fourni avec les Monarch 5 20×56.

Le corps des jumelles a un gainage en caoutchouc très confortable au toucher qui améliore l’adhérence. La forme creusée sur l’extérieur des tubes assure une prise ferme et laisse beaucoup d’espace pour le positionnement des pouces, particulièrement pour les grandes mains.

Les œilletons s’appuient entièrement sur le visage et la pression se répartit uniformément autour des yeux. Nikon fournit une lanière en néoprène, et même si on utilisera plus souvent un trépied, elle sera tout de même utile pour certaines sorties dans la nature. La lanière a sa surface matelassée au niveau du cou, ce qui diminuera la pression des jumelles sur la peau.

Globalement, les Nikon Monarch 5 20×56 bénéficient d’une bonne ergonomie qui compense aisément les grandes dimensions.

Qualité de fabrication robuste et soignée

Les Monarch 5 20×56 sont vendues assez chères pour une bonne raison : leur qualité de fabrication est très soignée. Le gainage en caoutchouc leur assure une certaine résistance contre les chocs. Elles sont en plus rendues étanches jusqu’à 1 mètre de profondeur pendant 10 minutes maximum (d’après Nikon), et elles bénéficient d’un traitement antibuée avec le remplissage des tubes à l’azote.

Les éléments sont bien assemblés entre eux. À part la molette centrale de mise au point, les liaisons mécaniques ne comportent aucun jeu et pivotent toutes avec souplesse. Les finitions sont soignées, autant sur l’extérieur qu’à l’intérieur des jumelles.

Un étui de rangement est fourni dans l’emballage, avec des protections pour les lentilles. Le seul point négatif qu’on retrouve trop souvent sur beaucoup de modèles, c’est la qualité passable des caches pour œilletons. Ici ils ont tendance à tomber facilement en retournant simplement les jumelles. Il faudra faire attention à ne pas les décrocher en rangeant les Monarch 5 20×56 dans leur sacoche.

D’une manière générale, avec un minimum de précaution et un entretien périodique, vous aurez là une paire de jumelles qui vous accompagnera durant de longues années.

La distance minimum de mise au point est tout à fait correcte

La distance minimum de mise au point atteint 5 mètres. Évidemment, les Nikon Monarch 5 20×56 ne sont pas conçues pour observer la nature de très près, mais elles ont le mérite de pouvoir obtenir une image nette sur une distance relativement courte. En comparaison des Celestron Skymaster 20×80 dont la mise au point est impossible en dessous de 33 mètres, c’est un atout non négligeable.

Le champ linéaire est assez moyen

Le champ visuel est assez restreint sur les Monarch 5 20×56, même pour un tel grossissement. Avec un dégagement horizontal de seulement 58 mètres à 1000 mètres de distance, la vision périphérique ne sera pas très large. C’est dommage, puisqu’on peut trouver facilement des jumelles 20x avec une largeur de champ supérieure à 70 mètres.

Même si l’intérêt d’avoir une paire de jumelles puissante est de se concentrer sur un objet en particulier, il est toujours agréable de pouvoir repérer ce qui se passe autour.

Quelles activités sont idéales pour les Nikon Monarch 5 20×56 ?

Les Monarch 5 20×56 sont des jumelles avec lesquelles on ne se déplacera pas beaucoup lors des sorties en extérieur. Elles sont un peu trop lourdes pour de la randonnée, et leur fort grossissement les rend difficiles à stabiliser sans trépied. On les utilisera surtout pour des activités stationnaires, un peu à la manière d’une longue-vue ou d’un télescope.

Si vous comptez observer un panorama depuis un point fixe, comme la vallée d’une montagne par exemple, vous obtiendrez de belles images. Les Monarch 5 20×56 sont le choix parfait pour pratiquer l’astronomie : leurs performances optiques de nuit sont excellentes.

Nikon Monarch 5 20×56 : Conclusion et Note

Les observations de jour offrent une image de bonne qualité, avec peu de courbure de champ et une luminosité plutôt élevée. Le rendu des couleurs est bien équilibré et présente très peu d’aberrations. Les Monarch 5 20×56 ont des performances exceptionnelles de nuit. Avec le fort grossissement, le grand diamètre d’objectif et les lentilles qui transmettent activement la lumière, l’observation du ciel révèle des panoramas détaillés avec une haute définition. Nikon arrive à concurrencer certains modèles premiums vendus beaucoup plus cher quand il s’agit d’astronomie.

En plus de la qualité optique élevée, les Monarch 5 20×56 ont une construction robuste qui présente des finitions soignées. Malgré leur taille imposante, la prise en main optimisée traduit une attention certaine à l’ergonomie de la part de Nikon. On pourrait éventuellement reprocher aux œilletons d’être un peu trop large. Aussi, la molette de mise au point a une sensibilité trop élevée. Il faudra souvent faire des va-et-vient pour tomber sur une image nette, ce qui peut s’avérer frustrant à l’usage. Le champ visuel est assez restreint en comparaison de ce qu’on peut trouver ailleurs, mais ce n’est pas le point le plus important.

Avec ses Monarch 5 20×56, Nikon propose ici une paire de jumelles à un excellent rapport qualité prix que nous vous recommandons sans hésiter. Si vous souhaitez un modèle avec un grossissement plus petit mais aussi plus polyvalent, nous vous recommandons les Nikon Aculon A211 10×50.

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