Jumelles Swarovski HABICHT 7×42 : Test et Avis

Le fabricant Swarovski Optik n’est plus à présenter. Depuis plusieurs décennies maintenant, son nom s’est forgé la réputation d’être une des meilleures marques d’optique de loisir, principalement pour les jumelles et les lunettes de visée. Même si ses produits sont surtout connus dans le milieu de la chasse, ils se destinent également à toutes les activités en extérieur : astronomie, ornithologie, randonnée ou utilisation générale. Les jumelles Habicht ont vu le jour dans les années 1960, comme en atteste leur design classique avec les prismes de Porro. Évidemment, si Swarovski a remis ce modèle au goût du jour, les composants optiques et mécaniques ont largement évolué après plus de 60 ans.

Les nouvelles Habicht profitent des derniers traitements optiques et des innovations technologiques les plus récentes. Si la forme extérieure reste quasiment inchangée, les matériaux du châssis ont été entièrement retravaillés. Avec un prix de 930€ pour le modèle standard, et 1140€ pour la version GA, les Habicht 7×42 sont clairement des jumelles premiums. Mais est-ce que les performances et l’ergonomie sont au rendez-vous ? C’est ce que nous allons voir dans ce test !

Swarovski Habicht 7×42 : Caractéristiques

• Grossissement : 7
• Diamètre d’objectif (mm) : 42
• Champ linéaire perçu à 1000 mètres (m) : 114
• Pupille de sortie (mm) : 6
• Dégagement oculaire (mm) : 14
• Indice de luminosité : 36
• Distance minimale de mise au point (m) : 3,5
• Dimensions (mm) : 150x175x54
• Poids (g) : 680
• Distance Interpupillaire (mm) : 56 – 72
• Étanchéité à l’eau : 4 mètres pendant 30 minutes au maximum

Swarovski Habicht 7×42 : Performantes et relativement légères

Netteté optimale mais distorsion présente en périphérie

Les Habicht 7×42 ont une qualité d’image élevée. La configuration des prismes en Porro permet de donner une profondeur de champ plus accentuée que sur les modèles à prismes en toit. Ici, l’effet stéréoscopique est bien présent, ce qui facilite l’évaluation des distances et la perception du relief. Les lentilles des objectifs sont montées en doublets achromatiques. Le niveau d’aberrations chromatiques est faible, que ce soit au centre de l’image ou en sa périphérie. C’est un point positif, surtout que les Habicht n’utilisent pas de verres à faible dispersion.

Comme les prismes ne nécessitent pas de correction de phase, la précision des contours est excellente. Les comas et l’astigmatisme sont maintenus à un niveau assez bas. De jour, la mise au point se fait de façon uniforme dans toutes les directions. De nuit, on ne perçoit pas de déformation des étoiles ou de la lune. Si le grossissement de 7 permet de voir beaucoup de détails de jour, il manquera néanmoins parfois de puissance pour la pratique de l’astronomie à la tombée de la nuit.

La courbure de champ se limite au dernier quart extérieur de l’image. Cela se traduit par une diminution de la netteté dans cette zone lorsque la mise au point se fait sur une cible au centre de l’objectif. Si elle n’est pas trop forte, la distorsion est en revanche plus marquée : elle apparait sur la moitié extérieure de l’image. Son intensité augmente en se rapprochant des bords, ce qui se traduit par un effet de courbure du champ de vision en périphérie de celui-ci.

Luminosité amplifiée par les prismes BaK-4

Les Habicht 7×42 ont une luminosité d’image excellente en journée. La transmission de lumière mesurée atteint 93%, ce qui est juste un peu en dessous de la valeur de 96% annoncée par Swarovski, même si cela reste très élevé. C’est d’autant plus impressionnant que les prismes ne possèdent pas de couches d’enduction diélectrique. Les lentilles sont traitées avec un revêtement multicouche complet qui limite les pertes de lumières. Ils donnent une teinte verte aux objectifs et aux oculaires.

Les couleurs de l’image constituent un spectre entièrement neutre, ce qui est un gros avantage pour un design dont l’arrangement des verres est à priori ancien. Le niveau de luminosité sur le contour de l’image reste sensiblement le même qu’au centre, ce qui permet de profiter d’un taux de contraste homogène sur tout le champ visuel. Le seul bémol est le vignettage présent sur les deux tubes. Sur chacun de ces derniers, la pupille de sortie subit une troncature bien visible.

Mention spéciale à la surface intérieure des tubes qui est totalement sombre. Elle ne réfléchit aucun rayon de lumière et de ce fait, on ne perçoit quasiment jamais de halo lumineux à l’image, ou autour de celle-ci. C’est aussi valable de nuit, où seule la Lune génère parfois quelques reflets, mais de très faible intensité. Au crépuscule, on arrive à distinguer facilement le terrain, les arbres et les différents objets du paysage.

Précision de la mise au point et du réglage des Habicht 7×42

La mise au point des Habicht 7×42 se fait toujours de la même manière, à l’aide d’une molette placée entre les deux tubes, sur leur axe de jonction. Avec notre modèle, la rotation manquait un peu de souplesse au départ, mais elle est devenue plus fluide à force d’être tournée. La plage de réglage entre l’infini et le focus le plus proche se fait sur environ 480°, soit sur approximativement 1,3 tour. C’est un bon mix entre précision et rapidité. La molette est assez fine mais elle reste facilement accessible du doigt. Des rainures sur tout son périmètre donne un meilleur contrôle.

L’écart d’acuité visuelle entre les deux yeux peut se compenser avec la correction dioptrique, intégrée de façon traditionnelle dans une bague positionnée sous l’œilleton droit. Il n’y a pas grand-chose à dire dessus, elle remplit bien et son rôle et elle a suffisamment d’inertie pour ne pas être déplacée par inadvertance.

Les œilletons sont extensibles sur une distance assez courte. Le dégagement oculaire n’est que de 14 millimètres, ce qui laisse moins de marge pour les personnes qui portent des lunettes épaisses. L’écart interpupillaire entre les tubes est modifiable, de 56 à 72 millimètres, ce qui est le standard pour la grande majorité des jumelles.

Les Swarovski Habicht 7×42 sont confortables à utiliser

La forme des Habicht 7×42 est relativement simple et sans fioriture, l’ergonomie est donc très bonne en conséquence. La version standard utilise un châssis avec un revêtement en similicuir, qui est très agréable au toucher, et dont la surface donne un maximum d’adhérence. Sur la version GA des Habicht, le similicuir a été remplacé par un gainage intégral en caoutchouc comportant des stries, pour donner une tenue encore meilleure.

La zone au niveau des prismes a une forme “ondulée” qui suit le pli des doigts autour des jumelles, optimisant ainsi la prise en main. Les Habicht 7×42 pèsent 680 grammes dans leur version standard, et 760 grammes dans leur version GA. C’est plutôt raisonnable en considération du prix et du diamètre d’objectif.

Pour les longues sessions, on profitera de la lanière fournie dans l’emballage pour attacher les Habicht et reposer ses bras. Celle-ci est également en similicuir, avec avec une grosse épaisseur et une grande largeur au niveau du cou. Le contact avec la peau est ainsi très confortable, et aucun frottement ne se produira. Il n’y a en revanche pas de fixation directe pour utiliser un trépied via un adaptateur à visser, il faudra probablement en utiliser un avec sangle. Quant aux œilletons, ils se plaquent bien autour des yeux, mais ils restent un peu fins et leur diamètre est assez petit. Sur la version standard, ils ont parfois tendance à se replier vers l’intérieur, au-dessus des oculaires. C’est hélas un héritage de la conception initiale des Habicht.

Les Habicht 7×42 ont une fabrication soignée, bien qu’assez basique

Après plus de 60 ans, les Habicht ont conservé leur forme, mais leur procédé de fabrication bénéficie des standards actuels de Swarovski. Le châssis est entièrement métallique, et plus précisément en alliage de magnésium. C’est le matériau qu’on retrouve sur la plupart des paires haut de gamme, et sa durabilité est largement meilleure que celle du plastique.

Sur la version standard, le revêtement supplémentaire apporte une sûrement une protection contre les chocs, mais il n’est pas non plus très épais et surtout il ne recouvre pas tout le châssis. Pour les sorties où les jumelles sont susceptibles de prendre des coups (activités sportives comme l’escalade, le vélo, le kayak…), on préfèrera la version GA avec son gainage en caoutchouc, bien plus épais et complet.

Les éléments mécaniques se déplacent sans jeu et l’assemblage des différents composants est clairement soigné. L’avant des Habicht comporte fièrement la mention “Fabriqué en Autriche”, et les tubes sont munis de joints toriques qui confèrent une étanchéité à l’eau jusqu’à 4 mètres de profondeur. Un traitement antibuée empêche la condensation à l’intérieur des jumelles.

En plus des Habicht 7×42, Swarovski fournit un étui de rangement en tissu, un cache pour les lentilles oculaires et la lanière en similicuir. L’étui a une fermeture éclair qui sécurise davantage les jumelles qu’un scratch, et le cache qui s’emboite sur les œilletons tient très bien en place. Une notice d’utilisation est incluse, et les jumelles sont garanties pendant 10 ans.

La mise au point aurait pu se faire dès une distance un peu plus proche

La distance minimum de mise au point sur les Habicht 7×42 est annoncée à 3,5 mètres par Swarovski. Nous avons cependant réussi à atteindre un point de focus à 3 mètres seulement. C’est une valeur un peu élevée pour un grossissement de 7, mais qui n’est pas non plus pénalisante. Certaines observations très rapprochées seront parfois un peu plus difficiles, mais pas impossibles.

La portée de champ est un peu en dessous de la moyenne

La portée horizontale du champ de vision des Habicht 7×42 est de 119 mètres à 1000 mètres de distance. Si dans l’absolu c’est une bonne valeur, c’est en revanche un peu moins bon pour des jumelles avec un grossissement de 7, surtout avec des prismes de Porro. Cela correspond à un angle de vue de 6,3°. On profitera tout de même d’une bonne visibilité, même si elle aurait pu être plus étendue.

Est-ce que les Swarovski Habicht 7×42 sont faites pour moi ?

Les performances en conditions de faible éclairage ambiant rendent les Habicht 7×42 idéales pour l’ornithologie et le repérage des animaux, notamment au crépuscule ou au lever du Soleil. Le grossissement de 7 est polyvalent pour de nombreuses activités, comme la randonnée ou la navigation en mer. Même si la luminosité est élevée, la puissance du zoom montrera quelques limites pour observer certaines étoiles.

Si vous souhaitez des jumelles avec un style classique, dont les composants optiques atteignent le même niveau de performances que d’autres modèles récents, alors c’est un choix envisageable. Les Swarovski Habicht 7×42 GA seront mieux protégées face au risque de choc, mais elles sont un peu plus lourdes et plus onéreuses. À vous de voir si cet investissement supplémentaire peut vous être utile.

Swarovski Habicht 7×42 : Conclusion et Note

Si le design des Habicht 7×42 peut paraitre obsolète, les performances optiques ne le sont sûrement pas. Malgré une distorsion bien présente et un léger vignettage, la qualité de l’image offre une résolution élevée, à laquelle s’ajoute l’excellente luminosité atteinte dans n’importe quel environnement. Le poids relativement faible et l’étanchéité à l’eau – inhabituelle pour des jumelles à prismes de Porro – rendent cette paire adaptée à tous les terrains. Avec une fabrication exclusivement européenne et une garantie promettant une réparabilité sur le long terme, les Habicht conserveront leur valeur dans les années à venir. En bref, nous pensons que ces jumelles valent leur prix et qu’elles sont pleinement satisfaisantes.

Si vous souhaitez une paire avec un aspect plus moderne, nous avons rédigé un test des NL Pure 10×42 , qui font partie des meilleures jumelles de Swarovski, et que l’on peut qualifier de “Rolls” des optiques, sans hésiter.

Choisir-Jumelles.fr vous conseille sur le choix de vos jumelles à travers des comparatifs, des revues de produits et des guides.